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Sur les traces de la bête

Ah, le 8 mars, "journée de la femme", c'est cette semaine... Affaire Veinstein, Me too, ligue du LOL... Le cri de révolte des femmes abusées continue de se faire entendre, manifestation frappante d'une violence ordinaire qui plonge ses racines dans un sexisme si profondément ancré. Marin Ledun l'a entendu lui aussi : dans Aucune bête, qui vient de paraître, il dénonce avec force que le combat de ces femmes n'est pas terminé.

 

"Marin Ledun aime traiter les destinées de femmes qui ne sont pas épargnées par l'âpreté de la vie. Il le fait toujours avec beaucoup de talent dans ses romans d'une noirceur vive et profonde" (Olivier Verstraete sur Radio cité Vauban). Vera, ouvrière, femme mariée, mère de famille, prend sa revanche sur le sable des "24h", ces épreuves sportives étranges, absurdes, qui poussent corps et mental aux limites. Qui affronte-t-elle ? Sa rivale de toujours, la jeune Michèle Colnago, qui arbore les ors des professionnels quand Véra, à l'usine la semaine, demeure une indécrottable amatrice ? Ceux qui l'ont disqualifiée avec violence, 8 ans auparavant, en la suspectant de dopage ? Ceux qui continuent de violenter son corps de femme, sans scrupules, sans pensée ? Court ou crève. Vera va courir, comme une fuite en avant.

"Marin Ledun puise son titre d’un parallèle entre ces forçats du bitume, smicards de l’effort, et Henri Guillaumet, célèbre pilote d’avion naufragé en juin 1930 en pleine Cordillère des Andes, qui survivra juste à la force du mental et déclarera à Saint-Exupéry, venu le chercher, « Ce que j’ai fait, jamais aucune bête ne l’aurait fait ». (...) La compétition est omniprésente, à chaque page, mais le match se joue sur un autre ring, celui des rapports truqués (une autre pratique ponctuellement sportive) entre hommes et femmes. Un habile alliage de l’une des passions de Ledun et de ce terrain social où il excelle également, réussissant au passage une brute confrontation entre beauté du sport et laideur du sexisme primaire. Un texte sombre et magistral donc, d’une intemporelle actualité." (Jean-Luc Manet, blog nyctalopes)

Marin Ledun, "l'un des meilleurs auteurs français de polars/romans noirs" (Jean-Michel Isèbe, blog polarmaniaque) nous livre dans ce duo de femmes deux portraits magnifiques, "inspirants", comme disent les anglo-saxons. Ce récit écrit à l'acide lactique frappe par sa noirceur et son intensité jusqu'à la ligne d'arrivée. Estocade finale : la revanche est au bout, assurément.

Créée en 2010, la collection Polaroid est dirigée par Marc Villard.

image : copyright Maryan Harrington

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